A la maternité d’Eaubonne, les papas peuvent assister à la naissance de leur enfant par visioconférence

La salle de naissance, la néonatalogie et le service pédiatrique de l’hôpital Simone-Veil disposent de tablettes numériques pour permettre aux patients Covid-19 de garder le lien avec leur nouveau-né ou leur famille.

 Le docteur Villefranque (à gauche) et le capitaine Klein (à droite) ont mis en place un système de communication vidéo pour permettre aux familles de garder le confinement.
Le docteur Villefranque (à gauche) et le capitaine Klein (à droite) ont mis en place un système de communication vidéo pour permettre aux familles de garder le confinement. DR

« Ça ne me semble pas humain d'empêcher un papa d'assister à la naissance de son enfant. » Le docteur Vincent Villefranque, chef de la maternité de l'hôpital Simone-Veil à Eaubonne, ne pouvait concevoir que le Covid-19 sépare des familles lors de moments aussi importants.

En pleine crise sanitaire, les futurs papas ne sont pas autorisés à assister à l'accouchement lorsqu'ils - ou leur conjointe - sont atteints du virus « Cela risquerait d'augmenter les risques de contamination du personnel », ajoute le médecin. Avec l'aide du Pôle judiciaire de gendarmerie nationale (PJGN) de Cergy, il a donc mis en place un système de communication via l'écran d'une tablette pour que les futurs parents partagent ce moment à distance.

Mise en place avec le pôle judiciaire de la gendarmerie nationale

Et pourtant, ce dispositif n'était pas la priorité. Initialement, le gynécologue obstétricien voulait simplement éviter à ses patientes de se rendre à l'hôpital pour les consultations de suivi de grossesse. Pour cela, il pense à la vidéo consultation (voir encadré). Dans son service, une gynécologue s'avère être l'épouse d'un agent du PJGN qui intervient au centre de lutte contre les criminalités numériques. Un expert en cybergénie qui accepte aussitôt de l'aider.

« Il est impossible de faire de la téléconsultation sur le réseau de l'hôpital car il n'est pas assez performant, explique le capitaine Edouard Klein. À la maternité, il y avait déjà quatre tablettes. Il fallait donc quatre airbox 4G. J'ai contacté la communauté de sécurité informatique qui a été très réactive et solidaire. En 3 mails j'avais un contact direct avec la bonne personne à Orange qui nous a offert les quatre boxes. » Dès le 31 mars, tout est prêt à installer.

Problème : la téléconsultation doit passer par un site qui facture chaque acte, cela devant être financé et validé par l'administration de l'hôpital, ce qui retarde considérablement les efforts du capitaine Klein. « Alors, on a basculé cette solution technologique sur autre chose », indique le Dr Villefranque. Notamment en salle de naissance. Depuis le 22 avril, les femmes atteintes du Covid-19 qui accouchent peuvent recevoir les encouragements de leur partenaire. Ces derniers assistant à l'événement en restant confinés.

Utilisée également pour les enfants malades confinés

Le dispositif est également installé en pédiatrie, un service où l'accès à Internet est restreint. Les mineurs positifs au coronavirus sont parfois confinés seul ou avec un parent dans leur chambre d'hôpital. La visioconférence disponible sur la tablette est un moyen de garder le lien avec leurs proches. Cela en garantissant la confidentialité des conversations et le secret médical grâce au logiciel spécifique installé par l'agent du PJGN. « Il y a un salon unique qui se crée à chaque nouvelle conversation et qui est détruit à la fin de la communication », précise le capitaine Klein.

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Le service de néonatalogie a également bénéficié d'une tablette équipée d'une airbox. « Si une patiente atteinte du Covid-19 donne naissance et que son bébé va mal, il va rentrer en néonatologie et elle ne l'aura pas vu, développe Edouard Klein. Et si ça se passe très mal, la maman ne le verra jamais… » Laisser entrer des personnes positives au coronavirus serait cependant beaucoup trop risqué pour les nouveau-nés fragiles suivis dans ce service.

La conversation vidéo apparaît alors comme le meilleur moyen de garder le contact entre les parents confinés et les bébés hospitalisés. Alors qu'il installait le dispositif à l'hôpital d' Eaubonne, le capitaine Klein a lui-même été témoin d'une scène touchante. « On a vu une maman montrer son bébé au papa qui ne pouvait pas être là, conclut-il. Le bébé avait l'air mal en point, il était branché de partout. C'était important que son papa puisse le voir. »

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