Le Kirghizstan, suite et fin

Nous avons passé plus calmement nos derniers jours au Kirghizstan

Au calme à Karakol

animaux
Nous créons le début d'un beau bestiaire. Lama et lapin.

Nous débutons notre voyage touristique par un petit tour chez les matrones de l'artisanat. Grâce aux associations japonaises, entre autres one village one product, nous avons pu apprendre à faire des petits animaux en mérinos et des sacs à main en laine bouillie (la prochaine mode à Berlin, nous assure Odile venue exprès pour faire affaire). Séduit par les motifs et les couleurs, nous ferons même quelques emplettes ! Nous profitons également du coin pour voir une ancienne grue portuaire de l'époque soviétique et le mythique marché aux bestiaux (le plus gros d'Asie centrale). Et pour le coup, et malgré les tentations, nous repartons les mains vides...

A dos de dada

Après ces quelques jours de randonnée aux environs de Karakol, nous sommes repartis vers l'Est, avec l'intention de découvrir le lac d'altitude de Son-Kul. Arrivés tard dans la ville la plus proche, nous dénichons le bureau du CBT (Community Based Tourism, ça sonne bien mais en pratique ils ne savent pas grand chose et ne sont pas d'une honnêteté parfaite) par chance encore ouvert. Nous réservons pour le lendemain une balade de trois jours/deux nuits en cheval vers le lac. Nous obtenons aussi l'adresse d'une guesthouse avec sauna où logent déjà deux français qui partiront également demain à cheval.

Nous rencontrons ces compatriotes sortant du sauna et dînons avec eux. Le lendemain, départ pour les bureaux du CBT où nous garons la voiture, puis nous partageons un taxi et le coût de celui-ci vers le lieu de départ de la randonnée.

louloucheval
C'était avant le drame.

Paysage bucolique, vent fort et temps menaçant. Nous attendons tandis que les chevaux sont d'abord rassemblés puis sellés et ne partons que peu avant midi. Le passage du premier col est difficile, la grêle tombe (vous sentez comme un thème sur le Kirghizstan ?) et à l'approche du col où forcément le vent est plus fort les chevaux cessent d'avancer, tournent le dos aux rafales et refusent de bouger. Nous attendons transis dessus jusqu'à ce que le guide passe enfin à l'action et force sa monture à avancer. Les nôtres suivent.

La descente est plus calme, et rattrapés par les deux autres français partis encore plus tard que nous, nous pouvons pique niquer sans avoir froid. Le femme du couple est tendue, un gamin kirghize monté sur un âne (que nous avons salué de loin) s'est amusé à affoler sa monture, et leur guide a eu du mal à l'apaiser.

Nous repartons pour arriver assez rapidement à notre lieu de bivouac. Il est encore tôt, mais nous profitons du temps libre pour faire connaissance avec un couple belge francophone qui dormira dans notre yourte avec notre guide et le leur. Le repas est copieux, et les lits dans la yourte très confortables : pas de matelas, mais un entassement de couvertures qui fait oublier la dureté et le froid du sol. Autant au dessus qu'en dessous et nous voilà endormis à l'heure des poules (au coucher du soleil quoi).

Le deuxième jour, les choses se gâtent en raison du beau temps. Le guide relâche son attention, nous marchons plus loin les uns des autres et à l'approche d'une crête un cheval s'emballe et part au galop. Tels des moutons les autres suivent le long de la pente raide et rocailleuse. J'arrête le mien avant de passer la crête mais Loulou et le guide ont bien parcouru 20 mètres de dénivelé avant que les bêtes ne se calment. La bride de sa monture est désormais reliée au cheval du guide, mais la ficelle est trop courte et le guide part au trot, entraînant Loulou qui commence à trouver la plaisanterie un peu longue (plus de peur que de mal, mais bon). Nous nous expliquons finalement, et repartons au pas, déçus du froid que cet incident a jeté.

chalumeau
Là, on fait la cuisine.

A midi nous sommes rejoins par les Français de la veille, qui ont dormi avec une dizaine d'autres touristes tous francophones. Leur guide à eux a interdit autre chose que le pas afin justement d'éviter le genre d'emballement qui nous a gâché la matinée. La conversation à table est intéressante. Elle tourne surtout autour d'un Suisse sympathique qui a parcouru une partie du chemin à vélo (avant de le donner et de finir en avion), puis qui a passé un mois dans une famille de bergers semblable à celle chez qui nous déjeunons. Il nous donne l'explication d'un évènement qui a excité notre curiosité la veille au dîner : si on brûle au chalumeau à essence une tête et des pattes de moutons, c'est pour laver la peau avant de plonger celles-ci dans le bouillon du plat local, le "cinq doigts". Mmmmmh.

Enfin, toute la troupe repart (au pas heureusement) vers le lieu de bivouac final, au bord du lac. Nous arrivons sans incidents, et le guide me prête son cheval (puisque le mien refuse de bouger du poteau où l'on ne l'a pas encore attaché) pour que j'essaie le galop. C'est marrant, quand c'est contrôlé.

Nous rencontrons un couple d'avocats anglais retraités, forts sympathiques. Ils parcourent le monde à bord de leur 4x4, et nous parlent de l'Iran comme d'un pays formidable. Ce n'est pas la première fois que nous entendons un tel son de cloche. Ce sera peut-être pour la prochaine dispo ;) Apprenant notre arrivée prochaine en Tanzanie, ils nous rassurent sur la facilité de conduire en Afrique : impossible de se perdre puisqu'il n'y a qu'une route, moins de problèmes de trafic car moins de voitures, et les policiers ne demandent pas un backshish mais des cadeaux qu'on peut leur refuser. Du coup nous décidons d'essayer de louer une voiture là bas. Ils nous conseillent même sur le modèle (Toyota Hi Lux).

Détente sous tente

Après ces folles aventures équestres, nous tentons d'aller visiter un monument historique au Sud du pays. Après quelques kilomètres, l'asphalte disparaît et la piste commence, ce qui n'est pas rare. Au bout de près d'une heure à ce rythme, l'asphalte ne revenant pas, nous décidons de faire demi-tour car continuer serait prendre le risque de casser la voiture loin de Bichkek. Nous ne disposons pas d'un budget temps illimité.

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Notre plage de sable.

Retour à la guesthouse et son sauna. Nous partons tôt le lendemain matin vers Bichkek par le chemin des écoliers. Là encore la route cède la place à la piste mais au moins on roule dans la bonne direction. Nous trouvons une plage de sable rouge au bord d'un torrent et nous y détendons tout l'après midi avant d'y passer la nuit. Deux pêcheurs viennent pendant que nous lisons allongés sur le sable et attrapent en quelques minutes un gros saumon. Nous regrettons de n'avoir ni les compétences ni le matériel. Aucune parole échangée, mais l'heureux pêcheur nous fait admirer sa prise et nous l'applaudissons.

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Nous nous sommes fait des amis au sommet de la tour Burana.

Le lendemain, comme cela roule bien, nous poussons au delà de Bichkek vers un autre monument historique : la tour Burana. Nous la visitons le soir même et dormons à proximité. Au réveil, nous nous dirigeons vers Rot-Front, un village apparemment fondé par des Allemands. Il n'y a rien à y voir, et pour ne pas rentrer tout de suite à Bichkek nous tournons casaque et en longeant la frontière du même nom (Kazakhe), nous nous rendons dans un parc national à l'Est. Le paysage y est superbe, nous nous arrêtons près d'un torrent où nous déjeunons. En rangeant la voiture nous retrouvons une bouteille de vodka achetée pour se faire des copains, nous l'offrons au berger à cheval qui surveille ses bêtes à côté de notre campement. Apparemment, ça marche, puisque le soir même il nous invite chez lui. Pour notre dernière nuit complète dans le pays, on préfère notre tranquillité et refusons. Prévenant, il nous donne son numéro pour qu'on l'appelle en cas de pépins.

Nous sommes maintenant revenus au Tunduk Hostel, c'est à dire presque à la maison ;) Après ces quelques jours presque plats, nous somme prêts à affronter les fatigues du voyage et commençons à songer à l'Afrique !


Kirghizstan suite et fin