La Thaïlande de Bangkok au Laos

Après notre arrivée à Bangkok le 10 septembre, nous avons pris 11 jours pour cheminer vers le Nord jusqu'à la frontière Laotienne.

En route pour Bangkok

Contrairement à ce que je m'étais promis, quand l'équipage de notre vol EgyptAir a demandé un docteur, je ne me suis pas levé triomphalement pour enfin pouvoir faire ma super blagounette du "Oui ! Moi ! ... Ah, ben non, c'est un docteur en médecine qu'il vous faut...". J'ai jute réveillé Loulou qui, croyant comme moi à une urgence du type "tout l'équipage a mangé du poisson", s'est précipitée pour finalement ne devoir faire qu'une piqure d'antivomitif dans la fesse d'une passagère enceinte.

Nos vols (avec changement au Caire) se sont déroulés sans autres incidents, et nous sommes arrivés frais et dispos complètement claqués à Bangkok. Il était encore suffisamment tôt pour que nous puissions directement partir vers le Nord sans séjourner dans la ville. Notre vol retour décolle de Bangkok et nous devons nous y trouver quelques jours avant le départ afin de vérifier qu'EgyptAir n'a pas une troisième fois annulé nos vols. Nous profiterons de ces quelques jours pour visiter la capitale. Pour l'heure, le plan est de suivre la voie ferrée qui remonte vers Chiang-Mai, et de là de nous diriger vers le Laos.

Premier arret : Ayutthaya

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Temples, temples everywhere.

Dès le bureau d'informations de l'aéroport, nous comprenons pourquoi la Thaïlande est une destination aussi prisée. Le personnel parle un Anglais impeccable et nous indique exactement l'itinéraire à suivre en transports en commun pour arriver à la gare d'où part le train que nous voulons prendre.

A la gare, l'achat des billets est tout aussi facile, et pour moins d'un euro par personne nous prenons le tortillard qui nous amènera à notre première destination : Ayutthaya. Le contrôleur, deux passagers, et l'hôtesse de train nous signalent que notre arrêt est pour bientôt lorsque le moment arrive.

Nous errons dans la ville à la recherche d'une guesthouse relevée un peu plus tôt sur tripadvisor, nous renonçons devant la nuit qui tombe et les moustiques qui arrivent pour nous rabattre sur une de celle conseillée par le Lonely Planet. Choix heureux, ce n'est pas cher et il y a une piscine.

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Elles me prennent la tete, ces lianes...

J'intermède ici pour encourager tous ceux qui veulent partir en Thaïlande à le faire seuls, sans agence de voyage. Le pays est magnifique, peu onéreux, la plupart des habitants parlent un anglais basique mais suffisant pour le tourisme, les panneaux sont écrits en anglais en plus du thaï et de son alphabet exotique. On se sent en sécurité dans les lieux touristiques, les gens sont serviables et viendront d'eux mêmes vous proposer de l'aide s'ils vous voient galérer. Seuls les chauffeurs de tuk-tuk montent un peu parfois leurs prix, mais ils comprennent lorsqu'on leur dit ne pas avoir besoin de leurs services, à la différence des Philippines, par exemple. A la basse saison (en ce moment, donc), les prix sont encore plus bas et l'on trouve toujours de la place, même en arrivant à la tombée de la nuit sans réservation. C'est avec la Malaisie le pays le plus accueillant pour les touristes que l'on a visité pour l'instant (hors Europe, bien sur).

Les jours qui suivent, nous visitons ce que la ville a à offrir aux touristes, des temples anciens principalement, dont un encore actif qui abrite un Bouddha doré de 19 mètres de haut. Une fois les principaux temples visités, nous reprenons le train, cette fois-ci un "express" qui roulera à la folle moyenne de 30 km/h, toujours vers le Nord.

Sukhothai

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Le roi qui inventa l'alphabet thaï est encore vénéré aujourd'hui.

Nous laissons le chemin de fer à Phitsanulok, que nous reviendrons visiter, pour prendre le bus direction Sukhothai. Quitte à visiter des temples, autant visiter les plus jolis directement. Le complexe historique de Sukhothai est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Nous nous installons directement dans la vieille ville et commençons nos visites par le centre. Nous prenons l'audio-guide en anglais, ce qui rend la visite beaucoup moins monotone. L'histoire du coin est assez riche, Sukhothai fut le siège du premier royaume Thaï, puis la capitale changea au fil des guerres, mais les temples sont restés.

Le lendemain, nous louons des bicyclettes pour visiter les ruines à l'extérieur de la ville. D'abord au Nord, puis à l'Ouest. Dans ces dernières nous voyons un panneau indiquant la présence d'un camp scout. Nous croisons en effet souvent dans les rues guides et scouts à l'uniforme impeccable. Ils répondent en riant au salut qu'on leur adresse. Nous décidons donc de faire un détour par ce "camp", manifestement construit en dur puisqu'un panneau routier l'indique. Malheureusement, il est vide. Nous visitons les installations puis enfourchons à nouveau nos véhicules.

En contournant la ville par le Sud, nous nous perdons et faisons ainsi une chouette balade en campagne. Alors que le jour faiblit un local sortant de son champ nous indique sans que nous ayons à le lui demander le chemin vers la ville. Nous rentrons sans incident.

Phitsanulok

Nous retrouvons le rail à Phitsanulok, non sans y passer une nuit. Nous profitons de la fin de l'après midi pour visiter un musée tenu par un ancien militaire, qui a passé sa retraite à collecter objets, récits et techniques des campagnes thaïlandaise. Le contenu est passionnant, notamment la section sur les pièges à animaux : chouettes, lézards, serpents, porcs-épics, rats... Chaque ethnie a sa méthode pour chacun de ces animaux. Il ne fait pas bon être à poils, plumes ou écailles dans la campagne thaïlandaise.

Chiang Mai

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Les bains de boue thaïlandais ne correspondent pas à ce que l'on avait imaginé.

L'étape d'après est le terminus de la ligne de chemin de fer. Nous logeons à une adresse fournie par des Français rencontrés à Phitsanulok. Le propriétaire a fait ses études en France et parle la langue de manière impeccable. Nous en profitons pour lui demander conseil sur les activités et excursions. Pour varier des temples, nous allons nous initier à la Boxe Thaï (les courbatures dureront deux jours) puis regarder des matchs. C'est heureusement moins violent que ce que je craignais, l'arbitre sait arrêter les combattants à temps.

Nous partons le lendemain voir des éléphants. Nous passons la journée avec eux : nourriture, balade puis bain ! Louise-Anne montera sur Dodo, un adolescent facétieux qui l'aspergera de boue. J'ai un vieux placide qui me convient très bien, et qui doit me trouver sympathique puisque je suis le seul à redescendre à peu près propre et sec de ma monture. Pour le bain, nous frottons le dos des pachydermes puis ceux ci nous aspergent avec leur trompe.

Chiang Rai

Dernière étape avant le Laos : la ville de Chiang-Rai à laquelle nous nous rendons en bus. Elle ne présente que peu d'intérêt aussi nous contentons nous de visiter le marché de nuit avant d'en être chassés par une pluie torrentielle, et d'aller à quelques kilomètres voir le temple blanc, un batiment moderne complètement barré dû à une espèce de Gaudi Sud Asiatique, portant sur ses murs des fresques où Bouddha bouscule Batman. Et Néo, et le Capitaine Jack Sparrow.

Nous partons dans la foulée pour la frontière Laotienne, toute proche. Nous l'avons passée hier et j'écris ce post à bord du bateau qui descend tranquillement le Mékong déjà large vers Luang Prabang. Pour ceux qui ont vu Apocalypse Now, les paysages sont les mêmes, l'odeur du napalm en moins.


Album photos :

Thaïlande